L'avenir de la mobilité de la main-d'œuvre nécessite l'inclusion du secteur privé dans le processus de prise de décisions

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Les dirigeants de l'Organisation des Nations Unies pour les migrations (OIM) et de l'Organisation internationale des Employeurs (OIE) lancent un appel conjoint en faveur de l'inclusion des entreprises dans les décisions relatives aux politiques et réglementations en matière de mobilité de la main-d'œuvre.

Par António Vitorino, Directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations, et Roberto Suárez Santos, Secrétaire général de l'Organisation internationale des Employeurs.

Le secteur privé joue un rôle incontestable dans la migration de la main-d’œuvre. Les employeurs créent des emplois et une demande économique qui pousse les travailleurs à franchir les frontières pour trouver un emploi. Ils contribuent à façonner les conditions de travail et d'emploi dans les lieux où les migrants travaillent et jouent un rôle essentiel dans l'intégration sur le lieu de travail et dans la communauté, avec des répercussions cruciales pour la cohésion sociale.

Les employeurs sont également en première ligne en ce qui concerne l'agenda du recrutement éthique. Au cours de la dernière décennie, ils ont préconisé des cadres réglementaires favorables au recrutement éthique, comme l'interdiction de facturer des frais de recrutement aux travailleurs. Parallèlement, le secteur privé a pris des mesures ambitieuses pour lutter contre les risques de traite des êtres humains et de travail forcé.

Cependant, les employeurs et leurs organisations ne sont pas seulement les moteurs du changement dans l'économie mondiale ; ils sont profondément ancrés dans leurs marchés nationaux et locaux. Cela signifie qu'ils ont une connaissance approfondie des conditions actuelles du marché du travail et une expérience inégalée des pénuries de compétences et des lacunes professionnelles existantes - deux facteurs majeurs dans la recherche de travailleurs au-delà des frontières nationales.

Les employeurs comprennent les tendances économiques qui déterminent les besoins actuels et futurs du marché du travail, et la communauté mondiale doit en tirer parti pour favoriser non seulement l'avenir du travail, mais aussi celui de la mobilité des personnes.

Cependant, malgré les contributions essentielles des employeurs à la migration, ils sont trop souvent absents des prises de décisions politiques et législatives aux niveaux national et international. Et leurs points de vue ne jouent qu'un rôle mineur dans le changement d'un discours public négatif - parfois hostile - sur la migration.

Afin d’inverser cette tendance, l'OIE et l'OIM intensifient leur coopération pour changer un discours mondial qui est devenu déconnecté de la réalité du marché du travail ; combler le fossé du dialogue entre les gouvernements, les institutions multilatérales et le secteur privé ; et soutenir les efforts nationaux publics-privés visant à créer des voies sûres et légales pour les migrants.

Il est clair pour nous qu'une approche de l'ensemble de la société, comme le souligne le Pacte mondial pour les migrations, renforcera les mesures de protection pour les travailleurs migrants, notamment la sécurité économique, et permettra aux employeurs d'accéder aux compétences dont ils ont besoin pour développer leurs activités.

Afin de relever ce défi, tout le monde devra être sur le pont, et cela inclut, dans une large mesure, le secteur privé en tant que principal fournisseur d’emploi, acteur du marché du travail et moteur de la mobilité dans l’économie mondiale.

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