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Conseil général annuel de l'OIE, 31 mai 1971 - Ce Conseil général a vu une augmentation importante du nombre de femmes déléguées.
Conseil général annuel de l'OIE, 31 mai 1971 - Ce Conseil général a vu une augmentation importante du nombre de femmes déléguées.

Un des dirigeants de l'OIE se référait aux années 1970 comme étant l'âge d'or de la négociation collective. Les organisations d'employeurs, surtout en Europe, ont tissé un réseau de relations contractuelles avec les syndicats, ce qui a rendu le concept de partenariat social à la mode. Au cours de ces deux décennies, l'OIE a principalement concentré ses efforts sur les organisations d'employeurs menacées ainsi que sur une forte expansion du nombre de membres, particulièrement en Afrique. Fin 1990, l’OIE comptait 105 membres dans 103 pays.

1977

54ème Conseil général annuel de l'OIE, juin 1977
54ème Conseil général annuel de l'OIE, juin 1977

Des citations du passé

« Le monde doit comprendre que nous, employeurs, remplissons une importante fonction sociale, que nous ne visons pas seulement des objectifs économiques, aussi légitimes et nécessaires soient-ils dans la société actuelle, mais que nous affirmons également notre conviction fondamentale dans la liberté d'agir et de créer - en un mot, la liberté de vivre. »

Murat Eurnekian Président du Conseil général de l’OIE, 1986-1987, Argentine
72ème session de la Conférence internationale du Travail, Murat Eurnekian
72ème session de la Conférence internationale du Travail, Murat Eurnekian
Remodeler l’ordre mondial

L'esprit de liberté s'est installé dans les anciennes colonies africaines et asiatiques des pays européens. La plupart de ces jeunes pays remplissait les conditions requises pour devenir membres de l'OIT et de l'OIE. L'idée d'une Confédération panafricaine des employeurs (CPE) a été lancée lors de la Conférence régionale africaine de l'OIT en 1973. L'objectif était de compléter et de soutenir le travail de l'OIE et d'apporter une vision régionale consolidée aux négociations de l'OIT et aux autres activités de l'OIE. La CPE a été créée en octobre 1986 et son nom a changé en 2012 pour devenir Business Africa.

Des citations du passé

« Et pourtant, étant moi-même un employeur africain, je suis pleinement conscient que de nombreuses organisations d'employeurs - en particulier dans les pays en développement - ne sont pas encore suffisamment structurées... En aidant et en conseillant les organisations d'employeurs jeunes ou nouvelles, l'OIE deviendra plus forte, car sa propre représentativité au niveau international sera fortement accrue, ainsi que la solidarité entre les employeurs. »

Henri Georget, Président du Conseil général de l’OIE, 1983-1984, Niger
5ème session du Comité consultatif africain, Addis-Abeba, septembre-octobre 1972
5ème session du Comité consultatif africain, Addis-Abeba, septembre-octobre 1972
La liberté syndicale

En 1978, le dictateur nicaraguayen Somoza a été renversé par une coalition démocratique à laquelle l'organisation nationale d’employeurs a participé. Malheureusement, le régime sandiniste qui a pris le pouvoir n'était pas favorable à une communauté d'entreprises indépendantes. Les employeurs locaux, essentiellement constitués de petites entreprises et plantations, ont réussi à survivre mais ont été la cible de l'hostilité du gouvernement. Leur organisation représentative - membre de l'OIE - le Conseil supérieur de l'entreprise privée (COSEP), a été victime de mesures discriminatoires contraires aux principes de la liberté syndicale, et leurs principaux dirigeants ont même été emprisonnés.

Pour la première fois, l'OIE a utilisé le mécanisme de contrôle de l'OIT en faveur d'un de ses propres membres et a déposé une plainte au Comité de la liberté syndicale, suivie par 13 autres jusqu’en 1990. Elle a également déposé une plainte officielle à la Conférence, pour violation des conventions en vigueur. Malgré quelques réticences, les travailleurs ont soutenu ces initiatives. En outre, l'OIE a organisé plusieurs visites de hautes personnalités pour soutenir les employeurs nicaraguayens pendant toute la durée du régime sandiniste, qui a pris fin en 1990.

Rencontre du Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez avec des représentants du COSEP, accompagné du Président de la Confédération espagnole des employeurs et Raphaël Lagasse, Secrétaire général de l'OIE.
Rencontre du Premier ministre espagnol Felipe Gonzalez avec des représentants du COSEP, accompagné du Président de la Confédération espagnole des employeurs et Raphaël Lagasse, Secrétaire général de l'OIE.

1983

Des citations du passé

« L'OIE a officiellement condamné toutes les formes de discrimination raciale et s'est formellement engagée à se joindre aux efforts visant à abolir l'apartheid, dont elle soutient qu'il est contraire aux principes fondamentaux de l'OIE en matière de droits de l'homme, y compris le principe même de la libre entreprise. »

Rapport annuel de l’OIE de 1983
Conseil général annuel de l'OIE, 1983
Conseil général annuel de l'OIE, 1983
L’apartheid : une menace pour l'unité des employeurs

Le membre sud-africain de l'OIE (SACCOLA – South African Employer’s Consultative Committee on Labour Affairs - Comité consultatif des employeurs sud-africains sur les affaires du travail, à l'époque) s'était systématiquement opposé à l'apartheid. En 1982, l'OIE a tenté d'organiser un dialogue entre les chefs d'entreprise africains - y compris ceux d’Afrique du Sud - pour trouver un moyen de maintenir l'organisation d’employeurs sud-africains au sein de l'OIE, malgré le retrait de l'Afrique du Sud de l'OIT. Les membres de l'OIE en Afrique se sont également opposés aux efforts de l'OIE et ont commencé à démissionner pour protester contre ce qui était perçu comme un soutien de la part de l'organisation au système de l'apartheid, avec le risque qu'il s'étende à l'Asie.

Dans le contexte politique de l'OIT, une scission de l'OIE encouragée par les employeurs communistes, qui posaient encore problèmes, aurait été un coup dur aux efforts de défense de la libre entreprise dans le monde. L'organisation d'employeurs sud-africains n'a pas réussi à obtenir la majorité des deux tiers pour rester dans l'organisation et a été contrainte de la quitter. Elle a ensuite pu reprendre sa place à l'OIE en juin 1994, après la fin de l'apartheid.

1989

Réunion du Conseil général de l'OIE, juin 1990
Réunion du Conseil général de l'OIE, juin 1990

1989 a été une année décisive car le monde a assisté à l'effondrement du communisme dans les pays d'Europe de l'Est. Le président de l'OIE de l'époque, le Suédois Johan von Holten, a évalué l'impact historique de ces changements sur les employeurs de la manière suivante : « Là où il y avait jusqu'à présent un socialisme totalitaire, les masses réclament non seulement leurs droits civils mais aussi la liberté de détenir des biens et de s'engager dans des entreprises privées. Pour nous, employeurs, qui avons toujours cru à l'économie de marché, c'est très encourageant. »

Les opportunités offertes aux nouveaux membres par ce bouleversement historique devaient occuper l'OIE pendant les dix années suivantes.