Défendre la position des entreprises sur les migrations

L’OIE défend des systèmes migratoires correctement gérés, qui bénéficient tant aux entreprises qu’aux populations.

Les cultivateurs australiens de fruits et légumes auraient dû fêter leur succès en 2018, alors que leurs ventes atteignaient des niveaux sans précédent. Au lieu de cela, ils ont craint que cette forte croissance n’ait des conséquences désastreuses à terme, en raison d’une importante pénurie de main-d’œuvre dans le secteur horticole. Sous l’égide de la principale association patronale du secteur des fruits et légumes, AUS-VEG Australia, la communauté des entreprises s’est mobilisée et a coopéré avec le gouvernement pour trouver une solution à cette crise de l’emploi. Ensemble, ils ont rédigé en 2019 un accord sur les effectifs dans le secteur horticole(en anglais), qui a été promulgué à la fin de l’année. Cet accord permet aux producteurs de fruits et légumes opérant en Australie d’employer des travailleurs migrants dotés de compétences horticoles spécifiques.

La solution trouvée par la communauté australienne des entreprises du secteur de l’horticulture offre un parfait exemple de la manière dont le secteur privé peut contribuer à réorienter le débat migratoire, de sorte qu’au lieu de tourner autour d’arguments pour la plupart négatifs, il porte sur la question de la gestion de la mobilité des compétences et des talents.

Augmentation des flux migratoires

Les chiffres en hausse des Nations Unies sur les flux migratoires montrent que le nombre de personnes changeant de pays ne baisse pas. Le nombre de migrants internationaux – 272 millions à l’heure actuelle – augmente à un rythme plus rapide que celui de la croissance de la population mondiale, selon les données du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU(en anglais). Les migrants internationaux – définis comme toute personne changeant de "pays de résidence habituelle" – représentent 3,5 % de la population mondiale, contre 2,8 % en 2000, d'après les chiffres les plus récents.

Les données de l’ONU, compilées dans l’International Migrant Stock 2019 ("Nombre de migrants internationaux 2019") révèlent par ailleurs que trois migrants internationaux sur quatre sont âgés de 20 à 64 ans. En d’autres termes, 202 millions de migrants internationaux sont "en âge de travailler". 

Quatre régions accueillent la majorité des migrants : 82 millions de migrants se trouvent en Europe, 59 millions en Amérique du Nord, et 49 millions en Afrique du Nord et en Asie occidentale.

La réponse des entreprises

L’Organisation internationale des Employeurs (OIE) a joué un rôle de premier plan au sein des enceintes nationales, régionales et internationales, afin de faire valoir le point de vue des entreprises sur les questions migratoires.

L’OIE et ses 158 organisations patronales membres demandent l’élaboration de cadres juridiques sur les migrations qui favorisent des flux migratoires ordonnés et sûrs, ainsi que la stabilité sociale. Nous réclamons également des politiques facilitant la circulation fluide des effectifs professionnels et spécialisés à travers les frontières, au vu notamment de la vitesse à laquelle l’évolution démographique et technologique transforme le marché du travail. 

Le réseau d’entreprises géré par l'OIE - le Business Advisory Group on Migration (le Réseau consultatif des entreprises sur la migration) - contribue à des initiatives conduites par les États, telles que le Forum mondial sur la migration et le développement. Des consultations régionales en Amérique latine et en Afrique ont réuni des représentants des gouvernements et des employeurs, qui ont analysé les répercussions des politiques migratoires sur les entreprises. Les recommandations issues de ces consultations, étayées par des recherches reposant sur des éléments probants, sont notamment les suivantes : œuvrer à une meilleure coopération avec le secteur privé lors de la révision et de la conception des politiques migratoires, afin de veiller à ce qu’elles tiennent compte des questions de la mobilité des talents et du développement, de la reconnaissance et de l’équivalence des compétences ; et promouvoir des voies migratoires régulières ainsi que des politiques migratoires transparentes et cohérentes qui permettent de trouver des solutions innovantes pour pallier directement les déficits de compétences.

À l'occasion du XIIème sommet du Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD), qui se tient à Quito du 20 au 24 janvier, le Business Advisory Group on Migration sera en première ligne lors des événements dirigés par les entreprises pour sensibiliser les participants aux solutions concrètes proposées par le groupe de parties prenantes du secteur privé pour la promotion de la mobilité des talents et de la mise en adéquation, de la reconnaissance et de l’équivalence des compétences.

Avec la mise en place de politiques responsables favorisant véritablement des migrations ordonnées et sûres, assorties de solutions intelligentes et pragmatiques pour répondre aux besoins en compétences du secteur privé, il ne fait aucun doute que les gouvernements et les entreprises pourront, ensemble, transformer l’opinion publique sur les migrations bien régies.

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