Quelle est la position du Groupe des employeurs de l’OIT sur la discrimination LGBTI ?

En cette Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, les employeurs souhaitent réaffirmer leur position selon laquelle l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne doivent jamais constituer une base de discrimination.

Par : Mthunzi Mdwaba
Vice-président de l'OIE auprès de l'Organisation internationale du Travail

L’OIE réfute les efforts visant à déformer notre intention ou à dénaturer notre position sur la discrimination LGBTI dans les négociations sur un projet de convention de l’OIT pour mettre fin à la violence et au harcèlement au travail. En cette Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, les employeurs souhaitent réaffirmer leur position selon laquelle l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne doivent jamais constituer une base de discrimination. Les groupes vulnérables devraient être spécialement protégés. La violence et le harcèlement à l’encontre de toute personne en raison de son orientation sexuelle ou de son identité de genre ne doivent jamais être tolérés.

Lors de la négociation de traités internationaux, la désinformation peut être une stratégie visant à affaiblir le processus ou à diminuer la portée du texte de la convention proposée. Tel semble être le cas pour les négociations actuellement en cours à l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur une convention et une recommandation historiques sur l’élimination de la violence et du harcèlement au travail. 

Depuis deux ans, la gouvernance tripartite de l’OIT négocie activement une nouvelle convention complétée par une recommandation en vue de les adopter pendant la 108ème Conférence internationale du Travail (CIT) à venir. L’OIT possède une structure de gouvernance unique qui réunit les travailleurs, les gouvernements et les employeurs, comme c’est le cas durant la CIT, afin de convenir ensemble des Normes internationales du Travail.

La voie vers l’adoption prend des virages extrêmement dérangeants. Des informations erronées sont diffusées sur la position du Groupe des employeurs en ce qui concerne l’inclusion d’une liste de groupes vulnérables nécessitant une protection supplémentaire. Certains accusent le Groupe des employeurs et son secrétariat, l’OIE, de vouloir exclusivement inclure sur la liste les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles (LGBTI) - en écartant les migrants et d’autres groupes liés au genre ou à l’âge.

Selon une autre rumeur, le Groupe des employeurs se bat pour maintenir uniquement les LGBTI sur la liste dans le but de saboter l’ensemble du processus d’adoption. Dans ce cas, notre position pour maintenir les LGBTI sur la liste n’est pas considérée comme un engagement pour mettre fin à la discrimination, mais plutôt comme une manœuvre politique visant à empêcher l’adoption de la convention. 

Le Groupe des employeurs, avec l’Organisation internationale des Employeurs (OIE), s’est engagé afin de défendre et de lutter pour l’égalité et la non-discrimination dans l’emploi et la profession. Lors des négociations sur la convention, toutes nos contributions ont été motivées par ce principe fondamental.   

Pourquoi y a-t-il un tel malentendu autour de la position des employeurs ? Peut-être que le fait de créer un scandale à un endroit détournerait l’attention de la vraie question, car l’indignation serait axée sur des arguments mensongers. Il s’agit clairement d’affirmations malveillantes avec intention de nuire. 

Il est vrai que le Groupe des employeurs a changé de position au cours des négociations sur cette convention. Ce qui a été moins bien compris, c’est pourquoi nous avons changé d’avis.

Au départ le Groupe des employeurs était favorable à une formulation inclusive proposant la même protection pour tous, sans qu’il y ait de liste de groupes vulnérables spécifiques. Nous considérions que le fait d’établir des listes de groupes spécifiques risquait de limiter la protection en laissant de côté de futurs groupes vulnérables ou en négligeant des groupes existants qui n’étaient pas mentionnés. C’est pour cette raison que les employeurs n’ont pas soutenu la proposition de texte de l’OIT pour une convention qui reprenait une liste de groupes vulnérables.  

Le Groupe des employeurs a toutefois dû revoir sa position quand certains gouvernements ont explicitement demandé la suppression de la liste des groupes vulnérables, en indiquant leur intention de refuser la même protection aux personnes LGBTI. Les employeurs ont clairement demandé que la liste de groupes vulnérables reste dans le texte afin de garantir une protection égale à tous les groupes, y compris à la communauté LGBTI.

En tant qu’employeurs nous soutenons fermement le principe selon lequel toute personne devrait être protégée contre la violence et le harcèlement, y compris les personnes LGBTI. Afin de s’assurer le soutien du Groupe des employeurs, tout instrument de l’OIT sur la violence et le harcèlement devra reposer sur ce principe. 

Nous, l’OIE, avons décidé de clarifier notre position : la discrimination, c’est la discrimination.

Nous réfutons catégoriquement les efforts visant à déformer notre position alors que nous œuvrons afin d’assurer que les nouvelles normes de l’OIT incluent la protection pour tous, y compris pour les LGBTI+.

Si le monde veut véritablement créer une culture d’inclusion et de non-discrimination, où employés et employeurs sont valorisés et respectés, il faut dès lors adopter la diversité, y compris sur le lieu de travail.

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