Aide à l’évolution de l’apprentissage des compétences générales

Ce deuxième blog d’Akustina Morni, Conseillère de l’OIE, propose des conseils sur la manière de promouvoir l’apprentissage de compétences générales depuis l’école primaire jusque sur le lieu de travail.

Nous savons que les compétences générales ne sont pas très respectées bien qu’elles soient essentielles pour l’avenir du travail. Dans la continuité de mon blog précédent où j’ai mis en évidence le problème, je propose ici quelques idées pour promouvoir la valeur des compétences générales et aider les jeunes à les développer.  

On met toujours en garde contre une solution unique à tous les problèmes. Pourtant, la recherche a démontré que les mesures suivantes - quand elles sont prises au bon moment et dans le bon contexte - peuvent fonctionner : 

1. Un engagement positif avec les organisations d’employeurs de votre pays

Les organisations d’employeurs représentent les intérêts du secteur privé et, en fonction de la situation nationale, elles peuvent prendre la forme d’une chambre de commerce et d’industrie ou d’une fédération d’entreprises.  

Les organisations d’employeurs sont les plus proches du marché du travail, elles comprennent les besoins du secteur privé dans le pays, la région ou la zone et elles fournissent des conseils très pertinents sur les questions sociales et du travail. Elles ont accès aux données les plus récentes sur les besoins en compétences et elles travaillent bien souvent en collaboration avec les agences de recrutement. Un exercice national de cartographie des compétences ne serait ni complet ni efficace sans les contributions des organisations nationales d’employeurs.  

2. La promotion de l’apprentissage tout au long de la vie

L’apprentissage proactif ne devrait pas nécessairement s’arrêter à la fin des études. En fait, quand on y pense, l’apprentissage tout au long de la vie n’est plus facultatif. Il est lié à la quête de connaissances continue, volontaire et motivée par des raisons personnelles et professionnelles, également connue sous le nom ‘’d’apprentissage du berceau au tombeau’’, qui diffère de l’apprentissage traditionnel existant il y a 50 ou 60 ans. 

La triste vérité est que de nos jours il est rare d’avoir encore un "emploi à vie". Aujourd’hui les travailleurs ne peuvent pas se satisfaire d’un seul diplôme ou d’un certificat d’études. Il faut des efforts et une motivation continus pour se requalifier et se perfectionner, non seulement pour des raisons d’employabilité, mais aussi pour l’inclusion sociale et la satisfaction personnelle d’apprendre quelque chose de nouveau. Il n’y a que deux pays dans le monde qui ont institutionnalisé l’apprentissage tout au long de la vie dans leur politique du travail : la France et Singapour. Le FEM a qualifié Singapour comme étant le pays au monde le mieux préparé pour l’avenir. Serait-ce une simple coïncidence?  

3. Réformer le système éducatif

Le chômage des jeunes est en hausse et il n’y a pas de signe de diminution. Plus de 63 millions de jeunes n’ont pas de travail aujourd’hui.  La bonne nouvelle est que, sur base de l’étude conjointe publiée par l’Organisation internationale des Employeurs et l’Organisation internationale du Travail (OIT), 72% des employeurs seraient favorables à des changements permettant de jouer un rôle plus actif dans le développement des compétences en influençant les systèmes éducatifs. Il s’agit simplement pour les gouvernements d’inviter les employeurs à donner leur avis sur les besoins du marché du travail, par l’intermédiaire des organisations d’employeurs. C’est une approche cruciale pour tenter de résoudre le problème d’inadéquation et de déficit des compétences. 

4. Veiller à ce que les enseignants de maternelle perçoivent de bons salaires

L’acquisition des compétences générales débute naturellement très tôt et il est important que les enfants acquièrent ces compétences de manière efficace, non seulement pour se préparer au travail, mais aussi à la vie. Et dans la plupart des cas, qui sont les premières personnes qu’ils rencontrent en dehors de la maison, autres que la famille ? Ce sont les enseignants de maternelle, des crèches ou d’autres établissements préscolaires.  

Nous manquerions à nos responsabilités si nous ignorions le rôle important que les enseignants de maternelle jouent dans le développement des compétences de l’enfant. Les compétences générales commencent là où les enfants passent beaucoup de temps durant la semaine et si on ne motive pas ces enseignants à guider les enfants sur des compétences de base telles que les bonnes manières, la communication, la résolution de conflits entre enfants et autres, les parents et les tuteurs devront envisager d’autres moyens d’enseigner ces compétences. 

5. Aucune entité ne peut le faire seule

Comme c’est le cas pour de nombreux problèmes mondiaux, des efforts de coordination efficaces et réguliers seront nécessaires. Tous doivent agir, les gouvernements, les travailleurs et les employeurs. C’est là où l’OIT a démontré sa valeur et c’est là où la coopération tripartite de l’OIT fonctionne le mieux. Ce qu’il faut développer, c’est la volonté politique pour faire de cette coordination une réalité.   

6. L’attitude vis-à-vis du travail est tout aussi importante que les compétences générales  

Votre attitude est une forme d’expression de vous-même. Vous pouvez choisir d’être heureux, positif et optimiste ou vous pouvez choisir d’être pessimiste, méfiant et critique, en envisageant votre journée de travail de manière négative. Une attitude positive vous aide à mieux faire face aux situations stressantes au travail et en fait, cela vous aide à acquérir les compétences générales nécessaires. Une attitude positive à l’égard des nouvelles technologies et techniques est très appréciée des employeurs. 

L’OIE est prête à se lancer dans un grand projet en 2019 afin d’aider ses membres à faire face à l’évolution rapide des besoins en compétences en abordant la gouvernance, les perspectives et les évolutions.  Consultez cet espace!

Accordons plus d'intérêt aux compétences générales et travaillons ensemble pour développer les compétences d’aujourd’hui afin de répondre aux besoins de demain.

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