Le 27 juin 2017

La Ministre suédoise de l’emploi conseille au Forum de l’OIE de dire “Oui” aux diverses formes d’emploi, “Non” aux nouvelles formes d’exploitation 

Ylva Johansson, Ministre suédoise de l’emploi et de l’intégration, a prononcé une allocution d’ouverture lors du Forum de l’OIE sur les diverses formes d’emploi le 14 juin, aux côtés du Président de l’OIE nouvellement élu, Erol Kiresepi. La ministre Johansson a expliqué comment la Suède est parvenue à une « situation gagnant-gagnant » grâce à un large consensus des partenaires sociaux sur les adaptations nécessaires pour répondre aux besoins du monde du travail en évolution. La Suède a le plus haut taux d’emploi de tous les états membres de l’Union européenne (avec un maximum de 80,5% en 2015).

Elle a appelé le public à adopter de nouvelles formes d’emploi, mais en évitant de créer de nouvelles formes d’exploitation ou de vulnérabilité. L’objectif, a-t-elle poursuivi, doit être d’équilibrer les conditions de concurrence tout en promouvant une société inclusive, afin de « protéger le travailleur et non le travail ».

La ministre Johansson et Erol Kiresepi ont préparé le terrain pour la discussion qui a porté sur les opportunités et les défis des diverses formes d’emploi. Les deux séances, qui comprenaient des discussions interactives, ont été modérées par la Secrétaire générale de l’OIE Linda Kromjong et le Secrétaire général adjoint Roberto Suárez, qui dirige le programme d’activités de l’OIE sur l’Avenir du travail, une des sept initiatives du centenaire de l’OIT et un domaine d’intérêt primordial pour les employeurs.

Erol Kiresepi a mis en exergue l’importance de ce genre d’échanges pour préparer les organisations d’employeurs et les entreprises à être prêtes pour l’avenir. Huit autres intervenants extérieurs venant d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique Latine, dont le Directeur général de l’OIT Guy Ryder, ont exposé leur approche et leur opinion et les participants ont eu l’occasion de poser des questions aux orateurs et d’exprimer leur point de vue.

Les interventions ont envisagé les implications des diverses formes d’emploi sur les cadres règlementaires, les relations professionnelles, la transition de l’informalité, les modèles d’entreprises, l’acquisition des compétences, les opportunités pour les personnes et le télétravail. Tout le monde s’est accordé sur le fait que la multiplicité des formes de travail, que ce soit à temps complet, partiel, à distance, avec des contrats à durée déterminée ou indéterminée, constituait une composante essentielle et nécessaire du nouveau marché du travail. Plusieurs intervenants ont également souligné le fait que, malgré la numérisation exponentielle, l’homme avait encore -et aurait toujours- un rôle à jouer au niveau du recrutement et du développement des entreprises. De l’avis général, toutes les parties –gouvernements, employeurs et travailleurs- doivent trouver de nouvelles manières de coopérer au bénéfice de la société dans son ensemble.

Guy Ryder a fait remarquer que les diverses formes d’emploi n’étaient pas intrinsèquement “bonnes” ou “mauvaises” et que ce point devait être reconnu avant de poursuivre le débat en cours sur ce sujet à l’OIT. L’essentiel, a poursuivi M. Ryder, c’est de s’assurer qu’il n’y a pas de « désavantage à se trouver dans une forme d’emploi plutôt que dans une autre ».

Le Forum de l’OIE sur les diverses formes d’emploi est le quatrième événement annuel pour les membres à se tenir pendant la Conférence internationale du Travail. Tout comme les années précédentes, le Forum a attiré plus de cent participants. Erol Kiresepi a observé qu’il s’agissait d’une tradition de l’OIE et qu’il était fier de la poursuivre durant ses trois années de présidence.

Le programme complet, comprenant les profils des intervenants et des modérateurs, ainsi que toutes les présentations disponibles, peuvent être téléchargés via les liens du panneau latéral. Un rapport complet du Forum sera publié et distribué aux membres et partenaires de l’OIE en temps utile.